2016
EN
" Begun in 2014, the Placebo Landscape series by Bellenger, recently graduated from the French National School of Photography in Arles (France), includes photographs of everyday consumer products (a pack of handkerchiefs, a box of cotton swabs ...) whose triviality contrasts with the idealization of the landscape that adorns them. Untitled (posters), 2016, is composed of landscape posters ordered on the internet with the keyword "sunset". These are maintained and rolled up to emphasize their nature and arranged so as to evoke one of these stereotypical images of the sunset. Bellenger points to landscape consumerism and its consequence: the derealization of the landscape which, in her words, "empowers the motive of its primary referent. "
Extract from the article by Etienne Hatt, GoogleEscapes, the landscape in the post-photographic era, Art Press n ° 440, January 2017.
FR
" Commencé en 2014, la série Placebo Landscape de Bellenger, récemment diplômée de l'école d'Arles, comprend des photographies de produits de consommation courante (un paquet de mouchoirs, une boîte de cotons-tiges...) dont la trivialité tranche avec l'idéalisation du paysage qui les orne. Sans titre (posters), 2016, est composé de posters de paysages commandés sur internet avec le mot-de-clé "sunset", maintenus et roulés pour souligner leur nature et disposés de façon à évoquer l'une de ces images stéréotypées de coucher de soleil. Bellenger pointe ainsi le consumérisme paysager et sa conséquence: la déréalisation du paysage qui selon ses mots: "autonomise le motif de son référent premier .”
Extrait de l'article d'Etienne Hatt, GoogleEscapes, le paysage à l'ère post-photographique, Art Press n°440, janvier 2017.
EN
Bird-Watchers (2022) is an installation composed of thirty-six inkjet prints on tarpaulin, with black on the reverse side. A sort of "layered stack of images" in decreasing sizes, ranging from 100 x 150 cm to 24 x 16 cm, this installation only reveals the edges of a collection of representations of the Mont Blanc Massif. Overlooking the installation is an image collected from the social network Instagram using the #montblanc, selected as a nod to Wanderer Above the Sea of Fog by Friedrich. The representations come from the archives of the Maison Forte de Hautetour as well as the Payot collection and the Amis du Vieux Chamonix.
Bird-Watchers thus presents a comprehensive array of mountain iconography, shaped first by painters, then by excursionist photographers, and eventually by advertisers and other current promotional actors. Through this installation, the visual history of the landscape emerges in layers, shaped by the imaginations and representational techniques of each era. The installation can be activated through a performance by the artist.
FR
Bird-Watchers (2022) est une installation composée de trente-six impressions jet d’encre sur bâche, au verso noir. Sorte de « mille feuille d’images » aux tailles décroissantes, de 100 x 150 cm à 24 x 16 cm, cette installation ne laisse entrevoir que les bordures de cette collection des représentations du Massif du Mont Blanc. Surplombée par une image collectée sur le réseau social Instagram avec le #montblanc, image sélectionnée en clin d’oeil au Voyageur contemplant une mer de nuages de Friedrich, les représentations proviennent des archives de la Maison Forte de Hautetour mais également de la collection Payot et des Amis du Vieux Chamonix. C’est donc un véritable panel de l’iconographie de montagne, forgé par les peintres, puis les photographes excursionnistes jusqu’aux publicitaires et autres acteurs promotionnels actuels, que l’installation Bird-watchers nous donne ici à voir. Apparaissent ainsi les strates d’une histoire visuelle du paysage, modelée par les imaginaires et les techniques de représentation de chaque époque. Cette installation est activable par le biais d’une performance de l’artiste.
EN
-> Color video, 6 minutes 21 seconds.
-> video
In this video/performance, Hélène Bellenger activates the floor installation Bird-Watchers. Filmed from an overhead view, the artist removes the images one by one, allowing the viewer to discover them. A true journey through images of the Mont-Blanc massif across different eras, this video, which traces the history of representations, invites us to reflect on the mechanisms behind the creation of a landscape that has become an icon of our visual culture—now both a logo, brand, and medium for communication.
FR
-> Video couleur, 6 minutes 21
-> lien video
Dans cette vidéo / performance, Hélène Bellenger active l’installation au sol, Bird-Watchers. Filmé en plongé, l’artiste enlève les images une à une, permettant au spectateur de découvrir les images. Véritable cheminement au sein des images du massif du Mont-Blanc à travers les âges, cette vidéo qui rémonte dans l’histoire des représentations nous interroge ainsi les rouages de la création d'un paysage icône de notre culture visuelle, devenu aujourd'hui à la fois logo, marque et support de communication.
2021
EN
Untitled (Watermelon Ketone) is a custom-made fragrance created in collaboration with Hélène Bellenger and perfumer Virginie Armand. This scent, with its gourmand and exotic nuances, is inspired by the creation of the molecule Calone 1951. Accidentally developed in Pfizer laboratories in the 1960s, this molecule offers a melon/watermelon scent that can evoke positive emotions.
Presented as spheres soaked in scented water, Watermelon Ketone is diffused within a dichroic plexiglass case, Untitled (Lo-Fi), which may evoke the social network Instagram, a hub for "happycratic" representations. The encounter between an immaterial artwork and an extremely 'Instagrammable' one, with its pop-inspired reflections, prompts reflection on the 'happycracy' of our contemporary Western societies.
FR
Sans titre (watermelone ketone), est un parfum co-créé par Hélène Bellenger et la parfumeure Virginie Armand. Cette fragrance aux nuances gourmandes et exotiques, s'inspire de la création de la molécule Calone 1951. Créée accidentellement dans les laboratoires Pfizer dans les années 1960, cette molécule propose une odeur melon / pastèque pouvant évoquer des émotions positives.
Présentés sous forme de billes imbibées d eau parfumée, Watermelon Ketone est diffusé à l intérieur d un écrin en plexiglas dichroïque, Sans titre (lo-fi), pouvant évoquer le réseau social Instagram, fief des représentations "happycratiques". Rencontre entre une œuvre immatérielle et une œuvre extrêmement "instagramable", avec ses effets miroitants très pop, ces deux pièces nous questionnent sur l'injonction au bonheur de nos sociétés occidentales contemporaines
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More information
Artpress revue -Plaisir Solide au 3 bis f - Aurélie Cavanna
Revue Nez -Plaisir Solide d'Hélène Bellenger : la pharmacopée du bonheur- Clara Muller
France Inter - Sentir pour ne pas oublier- L’été comme jamais - mardi 10 août 2021 par Eva Roque
Travail réalisé dans le cadre de la résidence de recherche et création au 3 bis f - Centre d’Art d’Aix-en-Provence
2021 - 2024
EN
Initiated in the summer of 2021, Hélène Bellenger's project Bianco Ordinario takes root in the marble quarries of Carrara, located in the Apuan Alps in Italy. Sculpted for centuries for the quality of their white marble, highly sought after by artists and designers, these quarries are now overexploited for the use of marble powder, pure calcium carbonate. Used particularly in the composition of toothpaste, makeup, paper, and cleaning products, marble powder thus finds its place in the history of whitening and the notion of whiteness in our contemporary Western societies.
Hélène Bellenger has initiated a collection of consumer products containing marble powder to print directly on the cardboard reverse. The luxurious and imperious imagery of statuary, associated with marble, is reproduced here in small packages. Both fragile and precious, unique yet also ephemeral and disposable, these small images, whose shapes vary according to the products, thus propose a typology of industrial forms while presenting a selection of images of landscapes shaped by the intensive exploitation of Carrara marble.
FR
Initié à l’été 2021, le projet Bianco Ordinario d’Hélène Bellenger prend racine dans les carrières de marbre de Carrare, situées dans les Alpes Apuanes en Italie. Sculptées de- puis des siècles pour la qualité de leur marbre blanc, très prisées par les artistes et les designers, ces carrières sont aujourd’hui surexploitées pour l’utilisation de la poudre de marbre, carbonate de calcium à l’état pur. Utilisée notamment dans la composition du dentifrice, du maquillage, du papier ou des produits d’entretien, la poudre de marbre vient ainsi se nicher dans l’histoire du blanchiment et de la blanchité de nos sociétés occidentales contemporaines. Hélène Bellenger a initié une collection de produits de consommation possédant de la poudre de marbre pour imprimer directement sur le verso en carton. L’imaginaire luxueux et impérieux de la statuaire, associé au marbre, se trouve ici reproduit en image sur de petits emballages. À la fois fragiles, précieuses, uniques mais aussi éphémères et jetables, ces petites images, dont la forme varie selon les produits, proposent ainsi une typologie des formes industrielles, tout en présentant une sélection d’images de ces paysages modelés par l’exploitation intensive du marbre de Carrare.
IT
Iniziato nell'estate del 2021, il progetto Bianco Ordinario di Hélène Bellenger affonda le radici nelle cave di marmo di Carrara, situate nelle Alpi Apuane in Italia. Scolpite da secoli per la qualità del loro marmo bianco, molto ricercato da artisti e designer, queste cave sono oggi sovrasfruttate per l'uso della polvere di marmo, carbonato di calcio puro. Utilizzata in particolare nella composizione del dentifricio, del trucco, della carta e dei prodotti per la pulizia, la polvere di marmo si inserisce così nella storia della sbiancatura e della bianchezza delle nostre società occidentali contemporanee.
Hélène Bellenger ha avviato una collezione di prodotti di consumo contenenti polvere di marmo per stampare direttamente sul retro in cartone. L'immaginario lussuoso e imperioso della statua, associato al marmo, viene qui riprodotto in piccole confezioni. Sia fragili che preziose, uniche ma anche effimere e usa e getta, queste piccole immagini, la cui forma varia a seconda dei prodotti, propongono così una tipologia di forme industriali, presentando al contempo una selezione di immagini di paesaggi modellati dallo sfruttamento intensivo del marmo di Carrara.
2022
EN
Installed in situ, this frieze evokes both decorative wall friezes and hiking trails in a mountain guide. Composed of logos of Mont Blanc collected by the artist, this piece raises questions about the fate of the "logo" of alpine landscapes, which have now become both logos, brands, and means of communication.
FR
Installation in situ, cette frise peut évoquer à la fois les frises murales décoratives que les sentiers de randonnées dans un guide de haute montagne. Composée de logo de Mont Blanc collectés par l’artiste, cette pièce nous questionne sur le devenir « logo » des paysages alpins, devenus aujourd'hui à la fois logo, marque et support de communication.
2024
EN
Drawn to the so-called “clichéd” representations of Mediterranean landscapes, Hélène Bellenger presents a series of images that both pay homage to the famous seascapes of Gustave Le Gray and embody a discourse on the fragility of these coastal ecosystems. For this project, she conducted photographic documentation of the Mediterranean coastline using the Polaroid technique. She approached this landscape documentation in a methodical manner, creating an inventory of the most threatened coastal areas of the Mediterranean.
From these images, she created a kind of “photographic herbarium,” producing photographic fragments of the Mediterranean by using Polaroid gelatin lifts. This process was inspired by 19th-century seaweed herbariums she admired at the Marseilles Institute of Oceanology (M.I.O.). This artistic approach deliberately alters the postcard-like aesthetic typical of Mediterranean coastlines, thus highlighting the degradation and vulnerability of these coastal landscapes.
FR
Attirée par les représentations dites « clichés » des paysages méditerranéens, Hélène Bellenger présente une série d’images qui rendent à la fois hommage aux célèbres marines de Gustave Le Gray et incarnent un discours sur la fragilité de ces écosystèmes côtiers. Pour ce projet, elle a réalisé une documentation photographique du bord de mer méditerranéen en utilisant la technique du Polaroid. Elle a mené cette documentation de paysages côtiers de manière protocolaire, une sorte d’inventaire des espaces méditerranéens les plus menacés.
À partir de ces images, elle a créé une sorte d’« herbier photographique » en réalisant des fragments photographiques de la Méditerranée au moyen de décollements de gélatine Polaroid, inspirée des herbiers d’algues du 19e siècle qu’elle a pu admirer au sein de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (le M.I.O.). Cette approche plasticienne altère ainsi délibérément l’esthétique des images « cartes postales » typiques du bord de mer méditerranéen, soulignant la détérioration et la vulnérabilité de ces paysages côtiers.
2021
EN
Dazzled Project is a collective installation created by Hélène Bellenger, Valia Russo, and Margot Millet. This installation explores how new technologies and social media are transforming our relationship with the face, self-portraiture, and online self-representation.
The face serves as a crucial medium for understanding the sensitivities of an era and the ways it reflects itself, particularly through portraits that were once reserved for the aristocracy before the advent of photography in the mid-19th century. From selfies to virtual makeup filters, avatars, and “beautifying” effects, smartphones have seemingly “dere-alized” the space of the face. The myth of Narcissus, obsessed with his own reflection, illustrates this phenomenon: the face is objectified, becoming an autonomous entity, separate from its owner. Today, pixelated, hyper-exposed, and excessively publicized, the faces on screens appear to respond to a dual pressure: the demand for buzz and a scopic drive that pushes towards saturation. Engaging with the “interfaces of intimacy” today requires recognizing the shift of the concept of intimacy into intermediary zones. The intimate now turns outward, exposing itself in a game of show and concealment, coupled with a desire to communicate about one’s inner world. In this context, faces emerge as a key interface for contemplating these relationships. They serve as the link between the self and the other, the intimate and the “extimate,” the inside and the outside, creating a space of mediated intimacy that closely intertwines the deepest aspects of identity with those that brush the surface in the public sphere.
In response to these questions, Hélène Bellenger, Margot Millet, and Valentin Russo initiated a collection of selfies. Meticulously gathered from the internet and social media, these mirror flash selfies capture parts of the face while simultaneously obscuring them. Arranged like a constellation of flashes (or stars), these images blur the individuality of each self-portrait within the repetitive patterns commonly found on social networks.
This photographic installation is presented in a darkened space, reminiscent of a film or theatrical performance. Some square images are enhanced by small mirrors that reflect the projector’s light, creating a dazzling flash effect for viewers as they navigate the space. Through projection and reflection, certain images are cast onto the wall in front of them, illuminating the entire room like a true constellation.
FR
Dazzled Project est une installation collective réalisée par Hélène Bellenger, Valia Russo et Margot Millet. Cette installation questionne la manière dont les nouvelles technologies et les réseaux sociaux modifient notre rapport au visage, à l’autoportrait et à la représentation de soi en ligne.
Le visage est en effet support privilégié pour comprendre la sensibilité d’une époque et la façon dont elle se réfléchit elle-même, en particulier à travers les portraits, longtemps réservés à une aristocratie, avant l’apparition de la photographie au milieu du XIXe siècle. Des selfies aux filtres de maquillages virtuels en passant par les avatars et les filtres embellissants, les smartphones semblent aujourd’hui avoir « déréalisé » l’espace du visage. Le mythe de Narcisse, obsédé par son propre reflet, en est la preuve : le visage se chosifie et devient une entité autonome, au-delà de soi. Aujourd’hui pixelisés, hyperexposés, médiatisés à outrance, les visages sur écrans semblent répondre à une double contrainte : celle du buzz et d’une pulsion scopique poussée jusqu’à l’ivresse. S’intéresser aux interfaces de l’intime aujourd’hui, c’est donc prendre acte du déplacement du concept d’intimité vers des zones entre-deux. Parce que l’intime se tourne vers le dehors, s’expose dans un jeu de montré-caché, et une volonté de communiquer sur son monde intérieur, les visages apparaissent comme une interface privilégiée pour penser ces rapports. Interface entre le moi et l’autre, l’intime et l’extime, le dedans et le dehors, ils apparaissent comme le lieu d’une intimité médiatisée, liant étroitement ce qu’il y a de plus profond et ce qui affleure à la surface dans le domaine public.
Interpellé·e·s par ces questions, Hélène Bellenger, Margot Millet et Valentin Russo ont initié une collection de selfies. Glanés méticuleusement sur internet et les réseaux sociaux, les selfies avec flash dans le miroir montrent une partie du visage et la font disparaître à la fois. Réunis à la manière d’une constellation de flash ou d’étoiles, ces images noient les individualités de ces autoportraits dans le paterne de ces représentations que l’on trouve par millier sur les réseaux sociaux.
Cette installation photographique est présentée dans le noir à l’image d’un film ou d’un spectacle. Certaines images carrés sont ensuite rehaussées par des petits miroirs, lesquels reflètent la lumière du projecteur et recréent un effet de flash sur le spectateur, qui en devient éblouit lors de la déambulation. Par effet de projection et de miroir, certaines images se retrouvent projetées sur le mur face à elles, laissant toute la pièce s'éclairer comme véritable constellation.
« La comparution, comme concept de l’être-ensemble, consiste donc à s’apparaître tout à la fois à soi et les uns aux autres, dans une même temporalité. C’est pourquoi il ne peut y avoir de « présence nue » de la communauté sans mimesis originaire, c’est-à-dire sans apparences, sans spectacle. » écrit ainsi Marion Zilio.
2020-2022
EN
After discovering an advertisement for Prozac at the documentation center of the Montperrin Psychiatric Hospital, Hélène Bellenger initiated a collection of advertisements for anxiolytics and antidepressants sourced from specialized magazines (1970 - 2002). Banned from dissemination in 2002, these advertisements, infused with the highly gendered marketing codes of the time, seem to reflect a normative view of well-being. “Relive the emotion” with Anafril, “Aim for effectiveness” with Vivalan 100, and “Live better” with Dogmatil. The overconsumption of antidepressants and anxiolytics in our contemporary Western societies, along with the trend of personal development and positive psychology, raises questions about the pressure to control and "rectify" the self.
FR
Après la découverte d’une publicité pour Prozac au centre de documentation de l’Hôpital psychiatrique Montperrin, Hélène Bellenger initie une collection de publicités pour anxiolytiques et antidépresseurs issues de revues spécialisées (1970 - 2002). Interdites à la diffusion en 2002, ces publicités, teintées des codes marketing souvent très genrés de l’époque, semblent nous renvoyer vers à une normativité du bien-être. « Revivre l’émotion » avec Anafril, « Visez l’efficacité » avec Vivalan 100, ou encore « Mieux vivre » avec Dogmatil. La surconsommation d'antidépresseurs et d'anxiolytiques dans nos sociétés occidentales contemporaines ou encore la mode du développement personnel et de la psychologie positive nous questionnent sur cette pression au contrôle et à la "rectification" du soi.
2020
EN
Inspired by Anna Atkins' work British Algae (1843) and the random creation process established by Marcel Duchamp in 3 Standard Stoppages (1913), Hélène Bellenger uses the cyanotype technique to document the rapid melting of glaciers. Small pieces of ice, collected directly from glaciers in the Écrins National Park, are placed on squares of paper previously coated with cyanotype solution. As they melt in the sunlight, the photosensitive mixture is slowly activated. This random creation process, a "template of chance," results in unique yet serial Prussian blue streaks that form on the paper. Initiated during the 2019 L'Envers des Pentes mountain refuge residency, this project combines both photographic and performative approaches, paying tribute to 19th-century photographic expeditions.
FR
Inspirée par l’ouvrage d’Anna Atkins, British Algae (1843) et par le protocole de création aléatoire mis en place par Marcel Duchamp dans 3 stoppages-étalons (1913), Hélène Bellenger utilise la technique du cyanotype pour prendre acte de la fonte rapide des glaciers. Disposés sur des carrés de papier, préalablement badigeonnés de cyanotype, des petits morceaux de glace, prélevés directement sur les glaciers du Parc National des Écrins, fondent au soleil et activent ainsi lentement le mélange photosensible. Protocole de création aléatoire, « gabarit du hasard » , les coulées bleues de Prusse qui se forment sur le papier laissent des empreintes à la fois uniques et sérielles. Ce projet, initié dans le cadre de la résidence en refuge L’ Envers des Pentes 2019, s’inscrit dans une démarche à la fois photographique et performative, en hommage aux expéditions photographiques du XIXème siècle.
2018
EN
Image technology from the 1920s to the 1950s had a limited, monochromatic color spectrum. To enhance the contrasts and expressiveness of faces, makeup was applied in exaggerated ways, often bordering on the grotesque (royal blue on the eyelids and lips, a touch of sulfur yellow on the nose, and green powder on the cheekbones). By collecting articles on makeup for television and cinema from Cinémonde magazines of that era, Hélène Bellenger brings to light the makeup that remained invisible on the screens of the 20th century. The portraits we observe thus acquire a clownish, unsettling quality, prompting us to question the construction of beauty imagery.
FR
La technologie de l’image des années 1920 -1950 était pourvue d’un spectre colorimétrique monochrome et peu nuancé. Pour mettre en évidence les contrastes et l’expressivité des visages, le maquillage était accentué jusqu’au grotesque (bleu roi sur paupières et lèvres, pointe de jaune souffre sur le nez, pommettes poudrées de vert). En collectant les articles traitant du maquillage pour la télévision et le cinéma dans les revues Cinémonde des années 1920-1950, Hélène Bellenger a ramené à la surface les maquillages invisibles aux écrans de l’époque. Les portraits que nous observons semblent ainsi clownesques et dérangeants, et nous interrogent sur les ressorts de construction de l’imagerie de la beauté.
2015
EN
In 1920, Man Ray visited Marcel Duchamp's studio in New York, where he noticed a glass plate lying face down, covered with a thick layer of dust. This was not a result of negligence; Duchamp had intentionally allowed the dust to accumulate for months. Echoing the iconic image of Man Ray and Marcel Duchamp, the Screenshot project focuses on the dust that collects on our screens. Unwanted and omnipresent, this accumulation of matter highlights the materiality of the screen.
Cracks, dust, fingerprints—extracted from their contexts, these screens bear the marks of their intense daily use. As "relics 2.0," the images are presented at a 1:1 scale on the screen before being encased in a plexiglass box.
FR
En 1920, Man Ray rend visite à son ami Marcel Duchamp dans son atelier new-yorkais. Il y entrevoit une plaque de verre posée à plat, recouverte d’une épaisse couche de poussière. Ceci n’est pas le résultat d’une négligence, Duchamp a volontairement laissé la poussière s’accumuler durant des mois. En écho à la célèbre image de Man Ray et Marcel Duchamp, je me suis intéressée ici à la poussière accumulée sur nos écrans. Indésirable, omniprésence, ce dépôt de matière constitue une mise en exergue de la matérialité écran. Fissures, craquelures, poussières, traces de doigts. Extraits de leurs contextes, les écrans portent en eux les stigmates de leur valeur d’usage quotidienne. Sorte de “reliques 2.0”, les images sont présentées à échelle 1 de l’écran, puis placées sous boîte de plexiglas.
2014 - 2016
EN
An azure blue sky on a packet of handkerchiefs, a white sand beach on a matchbox, a radiant sun on a wallet, or an aurora borealis on a mug—these objects used in this project were collected from flea markets, online sources, and Finnish tourist offices. In the Placebo Landscape project, the repetitive use of landscape motifs in commercial imagery is pushed to the point of exhaustion, ultimately severing the connection to their original referents. What Jean Baudrillard referred to as “industrial culturality” illustrates a derealized relationship to the landscape. Here, the paradigm of the postcard becomes a medium of consumption. Fragmented and dissolved, these representations of landscapes are presented as objectified forms. Initiated in 2014 during a six-month residency in Finland, these various installations draw particular inspiration from Ed Ruscha's landscape paintings.
FR
Ciel bleu azur sur paquet de mouchoirs, plage de sable blanc sur boîte d’allumettes, soleil au beau fixe sur porte-monnaie ou aurore boréale sur mug, les objets utilisés dans le cadre de ce projet ont été collecté sur internet, dans des marchés ou dans des offices de tourisme finlandais. Dans Placebo Landscape, la reprise du motif paysage dans le circuit de l’imagerie commerciale s’épuise dans sa répétition jusqu’à perte de lien avec le référent premier. Ce que Jean Baudrillard nomme la “culturalité industrielle” illustre ici un rapport déréalisé au paysage où le paradigme de la carte postale devient ici support de consommation. Morcelée, tramée, dissolue, la représentation de paysage est ainsi présentée dans sa dimension objet. Débuté en 2014, dans le cadre d’une résidence de six mois en Finlande, ces différentes installations s'inspirent notamment des peintures de paysage d’Ed Ruscha.
2021
EN
The cell, upholstered in rose gold fabric, echoes the asylums that operated in this very space a few decades ago. Emotionally charged, the piece invites a sense of rest. The padded floor allows visitors to sit and offers a sensory experience that stimulates both sight and touch. The holographic padding gives the piece a psychedelic quality, while also resonating with the entrance vaults and dichroic filters of Untitled (Lo-Fi).
One of the walls is saturated with images printed directly onto the fabric. These images are extracted from photographs collected by the artist on the social media platform Instagram using the hashtag #happynnessisachoice.
FR
La cellule, capitonnée de tissus rose gold, fait écho aux pratiques asilaires qui s’exerçaient dans ce même espace il y a quelques décennies. Chargée émotionnellement, la pièce invite pourtant à un certain repos. Le sol matelassé permet de s’y asseoir et propose de vivre une expérience sensorielle stimulant la vue et le toucher. Le matelassage holographique revêt la pièce d’un aspect psychédélique, faisant également écho aux voûtes d’entrée et aux filtres dichroiques de Sans titre (Lo-Fi).
L’un des murs est saturé d’images, imprimées à même le tissu. Ces images ont été sont un extrait des photographies collectées par l’artiste sur le réseau social instagram avec le hashtag #happynnessisachoice.
2019
EN
The concept of "false color" is utilized in technical imagery—such as astronomical, satellite, medical, and mining prospecting images—to highlight subtle variations in grayscale. The Image J software enables users to colorize MRIs by applying different color tables based on what they wish to emphasize. One of these color tables is named Warhol. I chose to "warholize" an MRI by applying all the available color charts from the software to a specific image. This process of digital reappropriation challenges the conventional notion of "false color," which is prevalent in scientific terminology but often unfamiliar to the general public. Through the lens of pop culture, this installation critiques the "Disneylandization" of scientific images in the media.
FR
Le concept de “fausse couleur” est utilisé en imagerie technique (astronomique, imagerie satellite, imagerie médicale, ou de prospection minière), afin de mettre en évidence des variations mineures d’un gris. Le logiciel Image J permet de coloriser un IRM en appliquant différentes tables de couleurs selon ce que l’on souhaite faire ressortir. L’une des tables de couleurs se nommant Warhol, j’ai décidé de “warholiser” un IRM en appliquant toutes les luts que le logiciel Image J possède sur cette même image. Ce processus de détournement numérique permet de pousser dans ses retranchements le concept de "fausse couleur", courant dans le vocabulaire scientifique et souvent inconnu du grand public, tout en questionnant la "disneylandisation" des images scientifiques dans les médias.
2018
EN
Feminist theories have profoundly transformed our understanding of visual culture. At the forefront of this shift is Laura Mulvey's groundbreaking 1975 article introducing the concept of the "male gaze," which characterizes the voyeuristic objectification of women in cinema. Driven by contemporary issues surrounding the gendered conditioning of our visual culture, this project, developed from the collections of the Cinémathèque de Toulouse, interrogates the representation of women in cinema from the 1920s to the 1950s. This pivotal era of the American Star System marks a significant turning point in the archetypal portrayals of the female body. During this time, female iconography oscillated between deification and standardization, as representations were shaped by the technological constraints of early 20th-century film, creating a complex interplay between body and technique, beauty and photogenic appeal.
By collecting and reinterpreting magazines, posters, and reels from the Cinémathèque de Toulouse's collections, this project seeks to deconstruct the objectification of women on cinema screens during the 1920s and 1950s.
While cinema has played a major role in normalizing, fragmenting, and standardizing feminine representations, it is not only the film industry that is scrutinized here; the entire framework of Western aesthetics is called into question.
FR
Les théories féministes ont profondément modifié la façon de considérer notre culture visuelle. À l’origine de cette révision, un article de la critique Laura Mulvey propose en 1975 la notion de «male gaze», regard masculin, pour caractériser l’objectivation voyeuriste de la femme dans le cinéma. Inspirée par la théorie freudienne, qui définit la scopophilie comme une pulsion sexuelle, où l’individu prend plaisir à posséder l’autre par le regard, cette approche part du constat qu’il existe des rôles sociaux considérés comme propres a chaque genre. Irrigué par les questions d’actualité concernant le conditionnement genré de notre culture visuelle, ce projet développé à partir des collections de la Cinémathèque de Toulouse, questionne la modélisation de l’image de la femme dans le cinéma des années 1920 – 1950. Ces années phares du Star System américain constituent en effet un véritable tournant dans la mise en archétype des représentations du corps féminin. Entre divinisation et standardisation, l’iconographie féminine se courbe alors et se façonne au gré des contraintes technologiques du début du XXème siècle, créant des promiscuités entre corps et technique, beauté et photogénie.
Par un travail de collecte et de détournement des revues, affiches, et bobines des collections de la Cinémathèque de Toulouse, ce projet tend à déconstruire l’objectivisation de la femme pour l’écran cinéma des années 1920-1950 et met ainsi en évidence la déréalisation des canons de beauté. Au-delà du film, c’est tout l’édifice de l’esthétique occidentale qui est ici remis en cause, dont le cinéma a contribué pour beaucoup à la normalisation, la fragmentation et la standardisation du féminin.